Une belle tranche de marrade avec de vrais morceaux de création à l'intérieur

samedi 29 septembre 2012

"Casseur de colonne vertébrale" : les oeuvres. Enfin. ☺

 

salutas à tous,

Pour ce nouveau numéro, 14 casseurs  ont craqué leurs jointures  sur le fracassant thème du mois. Pâté de Tête dynamise donc l’automne en mode de baston ou prend un parfum d’éternité avec ses vanités.
 

Bien sûr, il est à déplorer que quelques dissidents ont décidé de gâcher la fête en jouant les Pâté Riot, défiant le Pouvoir Suprême, ce qui leur vaudra un weekend pour deux au goulag. On verra qui pliera l’échine.

 
Bravo cependant à ces 14 membres, qui sont l’épine dorsale du Pâté de Tête.

 
 
 
 
 Concernant les formats totalement anarchiques des images, il est à noter que blogger est totalement indomptable mais que tout a été fait pour optimiser vos travaux. Quand une image est un peu petite c’est qu’elle n’a pu être agrandie. Quand elle déborde du cadre c’est qu’elle n’a pu être diminuée.  J’ai tout simplement failli désosser mon PC. Prise d’un élan de pondération, je me suis contentée de lui péter la colonne.

 
La nouveauté de la rentrée  réside en ce que Blogger publie désormais les activités des blogs, dont le nôtre, et nous pond des stats comme s‘il en pleuvait.
 


* Il est donc amusant d’apprendre que les 3 mots-clés qui font rabouler le plus d’internautes sur notre blog sont, par ordre d’importance :


·      
  - «  Lettre de motivation » ( merci la crise ). Il s’agit d’un travail de la Femme à Barbe.

·        - «  Perte de réseau » ( merci les opérateurs pourris ) . Ca renvoie à un texte de Donat.

·        - «  Pâté de tête » ( merci les beaufs ).

 
Chaque travail  ( photo  / texte / vidéo / musique ) dénombre en moyenne 80 vues.  

 
Aussi serez-vous amusés de savoir que notre blog est visité en majorité par des internautes français ( of course ), suivis en masse par les ukrainiens ( ! )  et les chinois.

 
 
 
 
Bref, Pâté de Tête est plébiscité par les loosers et les anciennes dictatures.  C’est chouette.


 Forte de cet immense succès, et pour pérenniser cette chaleureuse concorde inter-régionale et internationale, j’en profite pour rappeler à tous que les commentaires nourrissent le blog  et dynamisent les membres du Pâté, surtout ceux qui sont loin de L’Ile de France ( mais pas de nos cœurs ).

                                                              bise sans dec

Du pâté * par Les Chimères

 
 
 
 
 



P... de barre * par Ginette


Révolution * par La Femme à barbe


La prisonnière du pirate * par Jean-Cheval Katanga


Les casseuses de colonnes vertebrales * par Ioulie



Boucle dorsale * par Spiegelei Cherry


                                                         Musique de Spiegelei, bien sûr

Lettre d'excuses * par O.B.H


Vanité * par Souris Jungle



Rébus * par Classe et Elegance


La femme du casseur de colonne vertébrale est comblée par son époux * par la Cerise électrique


Alabama song ( spine crusher mix ) * par Donat



Mix réalisé par Donat qui d'ailleurs nous précise que cette image ci-dessus n'a que peu d'intérêt, ce qui nous permet d'écouter ce morceau tout en lisant le texte de Markuro ci-dessous ( trop bien )

A l'étouffée * par Markuro


                                                  Ce texte est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes réelles etc.


                                                                 À l'étouffée

Ce putain de coq, j'aurais dû lui péter la colonne vertébrale. Alors qu'on s'observait comme
deux combattants, un coup vif de mon pied nu, un craquementet sec, en plein bréchet, et voilà la
volaille qui valdingue et glisse sur le ventre comme Orville, oeil fou dardé et ailes étendues pour
éviter la culbute. Pas cogné assez fort.

                                                                              *****
"Maman, c'est encore loin ?"

             Il cuit dans cette voiture, entre un sac et un carton, le chien dans les pieds. Sa tête cogne et
roule, ses yeux lui font mal. Il lui semble bien reconnaître ce rond-point, avant le calvaire.
"On arrive, essaie de te retenir".
            Encore un virage, puis un dernier. Il a besoin d'air, besoin d'aide. Il se penche entre le siège
avant et la portière et pose la main sur l'épaule de sa mère. Il ouvre la bouche pour parler, et le vomi
gicle – sur son pull, le fauteuil, la vitre. On est arrivés, son père était en train de se garer.

          Il est chez lui.

                                                                              *****

"Sans vouloir vous commander, les enfants, pourriez-vous balayer la terrasse ? Ils vont bientôt venir
fermer le cercueil et emmener Papinou."
          Sans un mot, son frère et lui prennent un balai. Un peu lâchement, il lui laisse le moins bon.
S'il doit balayer, ce sera propre. Et cela prendra un moment.
         Courbé sur les dalles, les gouttes de sueurs perlent et dégoulinent. Ses pieds nus sont
dégueulasses, il faudra qu'il se douche à nouveau avant d'enfiler son costume. Les cousins arrivent
et saluent la grand-mère, s'asseoient à table. Celui-là, il y a bien longtemps qu'il ne l'avait pas vu. Il
n'a pas changé.
         Les voitures se déplacent, il peut maintenant balayer les feuilles sur le sol où elles étaient
garées. Son frère a trouvé un meilleur balai, une pelle et un seau, il commence à ramasser. Son père
ronchonne, déclare que c'est bien assez propre. Tente de démarrer la tondeuse en panne pour
rammasser tout ça d'un coup.
       La cour est finie, il commence à balayer l'allée. Après quelques mètres, il s'arrête : il n'y a
plus de feuilles. Le portail est bien trop loin, de toutes façons.

                                                                           *****

Voilà ce qu'il aurait pu dire :



       Pour ma part, je ne vous parlerai pas de Papinou : je l'ai finalement peu connu. C'est
comme ça, c'est la vie.
      En revanche, je crois avoir bien connu Papi Joseph, celui de Mami Berthille. Papi Yoyo,
c'était une casquette et un sourire. Une voix qui roulait les pierres, dans les rires comme les éclats.
Un patois de Lomagne dans une rue de ville tranquille.
       C'était aussi la fierté d'un potager. "Il a fait cette tranchée tout seul, ce pitchou ?" m'avaient
demandé des passants un jour où je me tenais au bord du jardin, ma pelle d'enfant à la main. Avant
que je me figure dans quel accent les détromper, il était revenu et les avait assurés avec un sourire
et un clin d'oeil que oui, c'était bien moi.
      C'était une ficelle sur une pédale, pour aller d'un coup de mollet jouer aux boules ou aux
cartes. Une chaise et un couteau qui n'appartenaient qu'à lui.
      Un Papi qui n'en faisait qu'à sa tête.
"Tu es un original !" entendait-on à Sapiac, chaque jour ou presque.
     Un Papa occupé je crois, capable de disparaître plusieurs jours puis de rentrer ébahi de
tant d'inquiétude, chargé de paquets de sucre, de retour d'une course en Belgique.
      Un épicier avisé dans une maison aux volets verts, près de la voie ferrée et du canal, où plus
tard ses petits enfants pêcheraient dans un ruisseau.
      Un petit garçon facétieux sans doute, et têtu, qui n'aimait vraiment pas l'école.
      Il paraît que Papi Yoyo, devenu Papinou pour ses arrière-petits-enfants, était un très vieil
homme. Il me semble pourtant n'avoir jamais quitté ce joyeux petit garçon.

       Papi, repose en paix.


       Ils lui ont plutôt fait lire une longue prière derrière un pupitre. Tandis qu'il la déchiffrait, ne

comprenant ni les mots ni les phrases, il a dû réprimer un fou rire. Terminé, il va s'asseoir et défait
les boutons de son veston. Il doit bien être le seul dans cette étuve à rester ficelé dans sa cravate.

                                                                        *****

     "Entrez, si vous voulez le voir une dernière fois".
       Il y va, il fait plus frais à l'intérieur. Il ne veut rien regretter. Le salon obscur est imprégné de
cette odeur de fleurs un peu pourries. Les employés glissent le couvercle, de bas en haut, par-dessus
la figure creuse. On répète à nouveau comme il se ressemble. Pourtant, il n'a ni casquette ni gilet –
juste un costume un peu lâche.
       Il se tient près du fauteuil de la grand-mère, elle lui saisit la main et la pétrit.
       "Oh pauvre Papinou..."
      Tandis qu'on place les vis, puis les engage à l'aide d'un vilebrequin silencieux, le
commissaire dépose les cachets de cire, en bas puis en haut.

        Les larmes viennent enfin. Il les retient. La lourde porte est placée sur le caveau. On se
demande où est passé le troisième cercueil ; on verra ça lundi. Sa nièce fond en larmes, s'approche
de lui pour qu'il la réconforte. Il s'esquive et lui pose la main sur l'épaule.

        Son grand-père est enfermé là comme un canard dans une cocotte. Il n'en sortira plus.

                                                                      *****

       "Tu sais que ce couillon de coq, il l'a déjà faite tomber ? Ce n'est pas raisonnable. Elle
devrait s'en débarrasser."
       Je revois ce grand cousin sans fin qui avait calmé le coq d'avant, celui qui était vraiment
méchant. Il avait attaqué sa petite fille. Ni une ni deux, dans une élan de poussière et de sandalettes
égarées, il l'avait proprement botté en touche, par-dessus la clôture et jusque chez le voisin. Il n'en
était pas revenu de si tôt.
      Je me lève pour aller ranger mes couverts à la cuisine, me doucher et m'habiller : les pompes
funèbres ne vont plus tarder. Je sens un bruissement sur ma cheville : le coq est là, plumes gonflées,
oeil de sang brulé. Je m'immobilise, nous nous observons. Il m'a fait tomber ma fourchette de
l'assiette. La rage qui monte est incontrôlable, il va charger. Je me demande si enfin le coup partira.
Et puis trop tard, le coup est parti.

       Peut-être pas encore assez fort.



 

Rééducation * par Auxerrox

                                  http://casseur2vertebrale.free.fr/casseur.html

                                                      *( parental advisory )*